Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 26 mars 2002
Administration

« Temps des villes » : le Conseil économique et social préconise d'améliorer l'articulation entre les horaires des services, mais se prononce contre la ville "ouverte 24 heures sur 24 »

Le Conseil économique et social (CES), saisi en décembre 2001 par le Premier ministre Lionel Jospin, demande, dans un avis soumis au vote demain mercredi, d'ouvrir le dialogue au niveau local pour développer les initiatives qui améliorent l'organisation du temps dans les villes. Suivant l'exemple de pionniers comme l'Italie, la France se préoccupe depuis peu d'assurer une meilleure qualité de vie aux citadins, aux femmes en particulier, en agissant sur le fonctionnement et les horaires des services, commerces, transports. Un rapport du député socialiste Edmond Hervé a préconisé en juin 2001 la création d'un "bureau des temps" dans les villes de plus de 20 000 habitants et Lionel Jospin en avait, en septembre, soutenu l'idée tout en émettant des réserves sur toute tentative de "dérégulation". Le CES préconise d'améliorer l'articulation entre les horaires des services, mais se prononce également contre la ville "ouverte 24 heures sur 24 ». L'ouverture tard le soir ou le dimanche est "une réponse du marché" à la demande de populations aisées, dit le CES. "Elle est loin de correspondre à une demande de l'ensemble de la société". L'échec récent de la tentative de réforme des rythmes scolaires à Paris a cependant montré la difficulté de toucher aux rythmes de vie et de travail. "Le plus difficile est de mettre tout le monde autour de la table", dit le CES, et l'Education nationale est le partenaire le plus rétif, ajoute-t-on. Jean-Paul Bailly, président de la RATP et rapporteur du projet d'avis, a préconisé d'instaurer un dialogue permanent et "de proximité" et de faire établir par les organisations publiques et privées des bilans intégrant les aspects liés à la "concordance des temps". Il a donné l'exemple de la RATP qui a décidé de renforcer en 2002 son service aux heures de forte affluence, qui ne correspondent plus aux classiques heures de pointe (entre 18h00 et 20h00). Le trafic a diminué ces dix dernières années pendant ces heures de pointe traditionnelles et s'est accru le week-end et le soir après 20h00.

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